Novillero espagnol
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Le triomphateur


AOÛT

Soustons : Cristiano Torres s’impose dans le Trophée de France !

C’est avec plus de trente de minutes de retard que la novillada de Soustons a débuté faute à une ferveur populaire importante à la taquilla à l’heure du paseo. Cela a permis de garnir les arènes Henri Canelas de la meilleure des manières avec une belle demi-arène. Sur la piste, l’empresa La Vuelta a reconduit son Trophée de France qui a vu cette année triompher le novillero de Zaragoza Cristiano Torres. L’espagnol a coupé les deux oreilles de son second novillo de Camino de Santiago pour s’adjuger le prix du triomphateur.

Cristiano TORRES

Cristiano TORRES

Puissance et Entrega 

« Je suis torero parce que j’aime défier la mort »

Le prometteur torero débutera la saison à Garlin en France et devrait enchainer à Saragosse et à Madrid,
Interview de Heraldo de Aragon (février 2024)

Vous avez eu 18 ans il y a quelques mois, qu’avez-vous appris en étant torero ?
Mon père, Ricardo Torres était torero et a toujours été mon idole, ma plus grande référence. Je baigne dans le toreo depuis que je suis tout petit et au final, je me suis retrouvé totalement immergé dans ce métier qui est aussi ma passion.

Il n’y a rien de plus beau que de faire d’une passion un métier…
Je ne peux pas imaginer une vie sans corrida. Ma vie est liée à la corrida. Depuis l’âge de cinq ans et la première fois que je me suis mis devant une génisse, j’ai toujours voulu être torero.
C’est un métier que j’aime tant, que je respecte tant… je n’ai pas d’autre rêve que de devenir une « figura del toreo ».
D’autre part, il y a eu un moment spécial : le jour où mon père a pris sa retraite. Quand je lui ai coupé la « coleta » en 2018, j’avais 13 ans. Cette nuit-là, en larmes, je lui ai promis que j’allais lui rendre hommage, que je serai une figure de la tauromachie, que toutes ces années de sacrifice mèneraient à quelque chose. Cet au revoir a été très dur, l’un des pires jours de ma vie. Cette nuit fut décisive et m’a donné encore plus de forces pour réussir.

Votre début de carrière a été très intense et rapide.
J’ai fait mes débuts sans chevaux à Arzacq en début d’année 2022 (Vainqueur du Bayonne de Cristal) et j’ai intégré les cartels des grandes plazas françaises. Cette année 2022 a été très fructueuse avec le titre des Novilladas de Canal Sur. J’ai également connu deux cornadas : la première à Santa Ollala de 25 cm en deux trajectoires, on m’a relevé, j’ai tué le novillo et lui ai coupé la queue. La deuxième fois, c’était à Salamanque, je ne m’en suis aperçu qu’au retour dans ma chambre d’hôtel. Pour un torero, les cornadas sont des étapes obligatoires et vous apprenez beaucoup d’elles.  Pour ma part, m’être fait encorner deux fois à 16 ans, ne change rien dans mon ambition d’être matador de toros.

Comment s’est passé le passage avec chevaux ?
Début 2023, j’ai gagné le Zapato de Plata de Arnedo puis  lors de mes débuts avec picadors, je suis sorti également à hombros chez moi, à Saragosse. Ce n’est pas facile de triompher à La Misericordia : Saragosse est l’une des plazas les plus exigeantes d’Espagne. Après Raul Aranda ou El Tato, Saragosse n’a plus eu de torero vedette depuis longtemps. L’aficion de Saragosse mérite de connaître un torero de cette catégorie. Je vais faire de mon mieux pour y parvenir. J’aime beaucoup Saragosse et je ne m’arrêterai pas tant que je ne serai pas une figura.

Qui aimez-vous dans les rangs taurins actuels ?
Actuellement, le niveau est très élevé ; sûrement à un niveau jamais atteint auparavant. Vous pouvez apprendre de tous les matadors mais parmi les toreros actuels, j’apprécie particulièrement la tauromachie de Roca Rey…. et de mon père, qui a toujours été ma référence.

Justement, on dit que vous êtes le « Roca Rey d’Aragon »…
Merci beaucoup. La comparaison est très flatteuse. J’essaie d’être avant tout d’être moi-même. Roca Rey est une « grandisima figura » alors que je débute. Mais je veux avoir ma personnalité et n’imiter personne.

Vous savez que de nombreux espoirs sont placés en vous.
Oui, je suis conscient que de nombreuses personnes me surveillent mais j’aime les défis.
Je suis torero parce que j’aime m’engager et défier la mort chaque fois que je m’habille de lumières.

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